Alerte SPOILER : Dans cet articule je spoile sur l’existence du père noël !

Pour noël, ma fille aura 14 mois, donc pour l’instant la question ne se pose pas. Mais l’an prochain, que dois je lui dire ? Voici quelques éléments de réflexion qui m’ont aidés dans ma prise de décision finale.

Approche scientifique dans l’existence du père Noël:

Ce que m’a appris ma thèse c’est que pour toute question que l’on se pose, des scientifiques ont publiés des articles sur le sujet.

Du coup j’ai cherché et j’ai trouvé une publication sur le sujet dans « The lancet Psychiatry » (la référence précise est en fin d’article).

Montage montrant ce à quoi pourrait ressembler un colloque sur la question de la vérité au sujet du père Noël.

Dans cet article les auteurs ne répondent pas à la question de savoir s’il est bon ou pas de faire croire au père noël.

Par contre ils apportent de nombreux éléments de réflexions. En voici quelques uns extraits de l’article.

Développer l’esprit critique de l’enfant :

« Dire à l’enfant que le père noël est une histoire peut aider l’enfant à comprendre que toutes les histoires dites par les adultes ne sont pas forcément vrai. Et cela peut promouvoir un scepticisme saint à l’enfant« .

Avant d’avoir lu l’article c’est ce que je pensais aussi. Je trouve cela intéressant d’éduquer l’enfant à ne croire personne sur parole (pas même ses parents).

Par contre dans ce passage ils disent aussi que « les histoires fantastiques peuvent causer chez l’enfant un manque de créativité. » Ces deux phrases sont extraites du livre « Pour en finir avec Dieux » de Richard Dawkins (et reprise dans cet article).

Un autre passage m’a interpellé. « Si [les parents] sont capables de mentir au sujet de quelque chose d’aussi spécial et magique. Peut on se fier à eux pour continuer à être les gardiens de la sagesse et de la vérité que les enfants voyaient en eux (et envers Google de nos jours) jusqu’alors ?« .

La petite remarque sur Google me conforte dans l’idée qu’il est plus important que jamais d’apprendre à nos enfant le sens critique.

L’effet JFK:

Quand JFK est mort, mon père n’avait pas encore de poils au C…. donc, ça ne me parle pas trop.

Si je vous dis que vous vous rappelez forcément où vous étiez quand vous avez appris l’attentat du 11 Septembre.

C’est ça l’effet JFK (ou l’effet 11 Septembre).

Le jour où l’on dit à un enfant la vérité sur le père Noël, on crée chez lui son premier « effet JFK » !

Et c’est vrai que je me rappelle très bien où j’était quand mon père me l’a dit. (que le père noël n’existe pas, non pas qu’il avait des poils au C…. )

Il y a bien sûr plein d’autres passages intéressants. Je vous laisse lire le texte si vous voulez vous faire votre idée.

Approche comparative:

J’ai ensuite cherché les arguments des gens qui ne font pas comme la majorité.

les arguments pour faire croire au père Noel
Peser le pour et le contre en confrontant les arguments des autres à ce que je pense.

Les arguments pour la vérité à propos du père Noël :

Mentir à son enfant à propos du père Noël…

D’après cet article de psychologie magazine, le premier argument des « anti père noël » est qu’ils ne veulent pas mentir à leurs enfants. Moi aussi ça me gène énormément.

Quand on fait une surprise à quelqu’un on lui ment, mais c’est pour que ce soit mieux après.

Et bien pour moi dans le cas du père noël, c’est la même chose.

D’après l’article, la plus part des gens qui ne veulent pas perpétrer ce mensonge ont mal vécu l’annonce de la vérité. Moi l’annonce de la vérité m’a marquée (effet JFK), mais je ne l’ai pas mal vécu. Je n’ai pas senti cela comme une trahison.

Dire la vérité pour que l’enfant comprenne qu’il ne peut pas avoir tout ce qu’il désire:

C’est vrai que si le père Noël existait, pourquoi serions nous bridés dans le choix de nos cadeaux ? Alors les parents « anti » disent à leurs enfants que c’est eux qui achètent les cadeaux et qu’ils ont droit à une quantité limité.

Je compte expliquer très vite à ma fille la loi de conservation de la matière de Lavoisier (rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme).

Que l’on vit sur une terre avec une quantité finie de matière. Si le père Noël devait satisfaire les envies de tout le monde, la quantité de matière disponible dans l’univers n’y suffirait pas. (j’espère qu’elle comprendra).

La reconnaissance du ventre:

Cet argument là ne me serait jamais venu à l’esprit. Il est cité dans l’article de Psychologie Magazine, donc j’en parle. Certains parents sont frustrés que leurs enfants ne les remercient pas pour les cadeaux.

via GIPHY

Quand ma petite M. me demandera de lui passer la bouteille de vin rouge à table, elle devra me dire « S’il te plait » et « Merci ».

C’est une question d’éducation.

Ce sont les bases de la politesse.

Mais je n’attendrai jamais d’elle qu’elle me remercie pour ce que j’aurai pu faire pour elle dans la vie (lui payer ces études, lui offrir des cadeaux etc..).

Car ce que je fait c’est POUR elle.

A mon avis, les remerciements sont implicites quand un enfant devient un adulte heureux et épanoui.

Et l’athéisme dans tout ça?

Athéisme

Quand j’était ado, j’était anti-religieux. Je me souviens avoir mis dehors sans trop de ménagement un témoin de Jehovah venu faire préchi préchat… Aujourd’hui je me suis assagi.

Je suis toujours on ne peut plus athée, mais je sais rester poli avec les âmes égarées.

Oui, Noël est une fête d’origine religieuse, et si j’étais fidèle à mes principes je devrais la conchier.

Mais comme il est si bien dit dans Kaamelot:

« ils sont comme tous les cons… ils ont des principes ! » (dernière saison, un des premiers épisodes…).

J’emmerde mes principes !

Les arguments pour le (joli) mensonge du père Noel:

comment arreter de croire au père Noel
Faire croire au père Noel, c’est devenir un beau menteur?

Le père Noel, cela la fera rêver:

S’ils croient au père Noël, je suppose que leurs yeux s’illuminent quand ils le voient. Pour nous parents, cela doit être un moment merveilleux. (Pour l’instant je n’ai pas pu expérimenter car elle est trop jeune).

Je pense que de croire au père noël accentue la magie, et donc le bonheur de ces moments là.

Cela lui apprendra à attendre:

Je me souviens à quel point j’ai attendu cette nuit du 24 au 25 ! Dans un monde où l’on a tout ce qu’on veut très vite (merci Amazon et UPS), attendre plus d’un mois entre la lettre au père noël et la livraison cela me semble bien.

Il est aussi possible de dire aux enfants que les cadeaux sont dans le placard de la chambre, et qu’on ne les ouvrira que dans 3 semaines, parce que c’est comme ça !

Mais je ne suis pas sûr que ce soit très bon non plus pour leurs développement.

Quand et comment lui dire la vérité à propos du Père Noel ?

Au fur et à mesure que l’enfant grandit, son esprit logique va se forger.

Le doute va s’installer et des questions vont être posées.

Il est alors recommandé de ne pas s’enferrer dans le mensonge du père Noël.

D’aider l’enfant à comprendre par lui même que, non, ce n’est pas possible de livrer tous ces cadeaux en une seule nuit…

Conclusion, est ce que je dois lui faire croire au père Noël?

Je vais donc lui faire croire au père Noël pendant les quelques années où elle sera suffisamment candide. Puis un soir quand elle aura 6 ou 7 ans j’espère que nous aurons la discussion suivante :

– M. : Mon papa adoré ?

– Moi : Oui ma chérie, qu’y a t il ?

– M. : Si j’ai bien compris le principe de l’énergie cinétique, l’énergie nécessaire pour que le père noël effectue sa tournée en une seule soirée est telle qu’en seulement trois années, toute l’énergie stockée dans le soleil devrait être consommée à cet unique usage. Je pense pas que le père noël puisse exister.

– Moi : Ma chérie, on dit : « je NE pense pas que le père noël puisse exister », surveille un peu ton langage… Mais oui tu as bien raison c’était maman et moi…

Bon, si il faut attendre qu’elle ait 8 ou 9 ans pour qu’elle appréhende des notions de base de physique, je saurai attendre…

Références :

« A wonderful lie », Christopher Boyle, Kathy McKay, The Lancet Psychiatric, Vol3, N°12, December 2016.