Vivre sans la télévision et sans les écrans. Qui peut y croire aujourd’hui? Regardez bien autour de vous. Il sont partout. Il y en a même un en face de vous puisque vous lisez cet article.
Mais quand on est adulte, on peut avoir un esprit critique vis à vis de ce qui se passe à l’écran (même si on se demande si c’est encore le cas).
Mais qu’en est il pour les enfants? Comment voient ils les écrans? Quels sont les effets sur leur comportement?
On peut aussi se poser une question plus large: la télé et les écrans, est ce que c’est bon pour les enfants?
Voici ce que disent les études et ce que je pense du sujet.
Note: J’ai décidé de cantonner mon article au moins de 6 ans, car c’est un âge ou l’enfant doit être accompagné dans la démarche. C’est également un âge charnière en ce qui concerne le rapport futur aux écrans. Pour les âges supérieurs, le rapport aux écrans est bien différent et donnera peut être lieu à un autre article.
La télévision et les écrans pour les enfants, les études:
Quand j’ai décidé de rédiger cet article, j’avais choisi un article complètement à charge contre les écrans.
Mais quand je décide d’enfoncer le clou sur un sujet, j’essai de me documenter un minimum.
Et en me renseignant, j’ai trouvé quelques études sérieuses sur le sujet qui m’ont fait changer la façon d’aborder le sujet.
Alors même si il y a pas mal à dire à charge contre les écrans, il y a aussi du pour.
C’est un avis très complet de l’académie des sciences disponible ici qui le dit.
Voici ce qu’il faut en retenir de cette étude (et d’autres).
Croissance du cerveau et écran:
Quand on parle de développement du cerveau est des connexions synaptiques, c’est dans les premières années de la vie que tout se joue.
Effectivement, plus on vieillit, moins on fabrique de neurones et de connexions.
Et c’est tout l’inverse chez un bébé puisqu’on sait aujourd’hui qu’il fabrique pas moins de 700 à 1000 nouvelles connexions par seconde chez un enfant de 0 à 5 ans.
Alors quel est l’impact des écrans vis à vis de cette construction du cerveau?
A en croire cette étude mais aussi d’autres (comme dans cet article aussi), il n’y a rien de bon pour le cerveau de nos bambins.
C’est aussi expliqué plus indirectement dans la très bonne vidéo réalisée par Céline Alvarez qui indique je cite: « il est essentiel de nourrir le cerveau en interagissant positivement avec l’enfant et en le laissant explorer le monde ». Ce que les écrans, et plus particulièrement les dessins animés ne font pas.
Les écrans et les enfants de moins de 6 ans:
Quand on parle d’enfant de moins de 6 ans, il y a en réalité 2 tranches d’âges:
- Les enfants de 0 à 2 ans (les « bébés »).
- Les enfants de 2 à 6 ans en âge dit périscolaire.
Pour ces deux catégories, il y a un rapport différent aux écrans. Ca se comprend aisément puisque la maturité du cerveau et la facilité de compréhension ne sont évidemment pas les mêmes.
Les écrans et les bébés de 0 à 2 ans:
A ce niveau, les études sont très claires. En dessous de 2 ans, les écrans n’ont que très peu d’apport bénéfique.
A cette période, bébé est concentré sur l’apprentissage de la motricité et du langage. Quoi de mieux que le monde réel pour apprendre en compagnie des parents et des amis?
A noter que les DVDs spécialement conçus pour développer le langage de bébé n’aident pas en ce sens.
Les écrans et les enfants de 2 à 6 ans:
A partir de 2 ans, on ne parle plus de bébé mais d’enfant (c’est un sujet que j’ai d’ailleurs évoqué ici).
Le langage est plus évolué et l’enfant est une véritable éponge: il reproduit les faits et gestes de Papa et Maman.
Alors l’exposition aux écrans, vu la consommation des adultes aujourd’hui, est quasiment imparable.
Mais ce n’est pas une raison pour en abuser, bien au contraire.
L’écran, un outil pédagogique:
C’est un sujet qui revient souvent dans l’avis de l’académie des sciences.
L’écran est vu comme un outil de pédagogie pour les enfants.
A partir de la maternelle, il y a par exemple des solutions comme ce logiciel graphogame ou grapholearn qui permet d’associer les lettres aux sons.
A noter que ce type de solution est aisément réalisable sans écran.
Mais c’est un fait: l’écran, si il est utilisé correctement et conjointement avec l’enfant est un outil de travail et de pédagogie.
Ecran et enfants, une facilité pour les parents?
Voici un point qui n’est pas dans l’étude mais qui mérite bien un chapitre à lui tout seul.
Je crois que l’écran, si il n’est pas utilisé au bénéfice de l’enfant, est alors utilisé au bénéfice des parents.
Je le vois quand je vais partout. Dans la salle d’attente chez le médecin. Dans la voiture quand j’ai l’immense bonheur de traverser un bouchon. Dans l’avion que j’ai pu prendre lors de notre grand voyage en famille avec bébé.
Oui, c’est clairement une solution pour avoir la paix.
Et lors des premiers mois de notre petite « A » on a d’ailleurs eu plusieurs fois cette réflexion: « Vous verrez, vous y viendrez aussi! »
Ce genre de remarque, on nous l’a sorti par exemple au moment de l’apéritif. Pourquoi à ce moment si charnière de la journée? Car c’est à ce moment précis que sont dégainés smartphones, tablettes ou consoles portable pour avoir la paix.
Effectivement, c’est aussi radical qu’un coup de Glyphosate sur un brin d’herbe. Plus un bruit, les enfants sont happés par les écrans. Mais comme le Glyphosate sur le brin d’herbe, ce n’est sûrement pas la meilleure chose a faire.
Des écrans pour avoir la paix?
Facile de dire que c’est pour avoir la paix.
Mais comment réellement avoir la paix alors avec un enfant?
Je vous propose plusieurs alternatives:
- La première, pour reprendre l’exemple de l’apéritif, c’est de le faire participer. Non je ne vous suggère pas de lui faire prendre de l’alcool mais de le faire participer à ce moment avec vous. Après tout, vous l’avez bien fait non?
- La deuxième solution, c’est qu’il fallait y réfléchir avant de faire un enfant. Et oui c’est surement un peu brutal comme réflexion, mais quand on fait un enfant ce n’est pas uniquement pour le faire garder par la nounou et par les dessins animés.
Comment faire sans écran avec les enfants?
Le sans écran en famille:
Maintenant si vous envisagez de faire sans écran (ou avec moins d’écrans), ne croyez pas que vous allez devoir redoubler d’ingéniosité pour ne pas exposer votre enfant en bas âge.
En réalité, c’est assez simple puisque ça commence par un point primordial: le rapport que vous avez VOUS avec les écrans.
Effectivement, si vous ne pouvez pas vous passer 5 minutes de votre téléphone portable, que vous mangez et dormez avec, ça risque d’être très compliqué.
Si vous avez la télévision allumée en sourdine, ça risque d’être aussi compliqué.
Car à un certain âge, à partir de deux ans, les enfants imitent leurs parents.
Ils risquent donc de reproduire les habitudes que vous avez avec les écrans et ne pas comprendre pourquoi ils n’y auraient pas le droit.
Le sans écran, c’est donc « en famille » et c’est souvent ainsi que ça se pratique.
Les jeux sans les écrans:
Si il y a pléthores d’outils pour apprendre aux enfants dés 2 ans, certains peuvent facilement se reproduire avec les outils du quotidien ou une simple feuille de papier et un crayon.
Un exemple? Le grapholearn que j’ai évoqué au dessus.
L’idée avec ce jeu, c’est d’associer des graphèmes (les lettres) avec les phonèmes (les sons).
La version numérique est très bien, mais celle physique n’est pas très compliquée à élaborer.
Dans la mouvance DIY pour les enfants dont je vous ai déjà parlée, il suffit de trouver des objets du quotidien et de les associer au son de votre voix avec votre enfant.
Magique non? Et pas besoin d’écran pour cela.
Alors l’écran n’est pas toujours indispensable, même au prétexte de pédagogie?
Vous avez décidé de faire avec les écrans?
Vous l’avez surement compris (et j’aurai l’occasion de conclure la dessus), je ne suis pas particulièrement pour les écrans pour les enfants en bas âge.
Mais si vous avez décider de faire autrement, je respecte votre choix.
Alors si vous voulez faire au mieux, d’après les études, l’important c’est de ne pas laisser les enfants seuls face aux écrans. Il faut bannir ce qui s’appelle « l’exposition passive et isolée ».
C’est le cas devant un programme qui n’est pas interactif, comme un DVD ou un dessin animé.
Il faut toujours les accompagner, leur expliquer ce qu’il se passe, et surtout encadrer le temps d’exposition.
Conclusion:
Avant de conclure, je tiens à préciser que j’ai vécu la génération « Club Dorothée » et « Les Minikeums » et que j’ai passé un certain nombre d’heures devant la télévision étant enfant.
Je n’en suis pas devenu un délinquant notoire qui éclate le ciboulot à tous les passants à la manière de Ken le survivant.
Mais à mon époque, il y avait aussi beaucoup moins d’écran!
Alors même si je n’étais pas un gros consommateurs d’écran, avec le recul, , je pense que ce n’était pas la meilleure chose à faire pour s’occuper.
Je dirai que les écrans, même si ils ont certains atouts, ne sont pas la meilleure solution en terme d’éveil et d’éducation.
Certes, c’est c’est un bon moyen pour avoir un moment de calme. Et je peux tout à fait comprendre ça, car j’ai bien failli tomber du côté obscur.
Mais le gros problème avec les écrans et plus particulièrement la télévision, c’est qu’il n’y a aucun partage. Même si vous êtes à côté à expliquer, l’enfant en bas âge est absorbé par ce qui se passe devant lui. Le cerveau est mono-tâche. Regardez bien ses yeux quand vous le mettez devant un écran, c’est assez révélateur.
Et puis quand on sait l’importance du développement du cerveau au plus jeune âge, on se demande si il est réellement nécessaire de le mettre en péril avec un écran.