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Récit de la première rentrée des classes par un papa

Voici le récit de la première rentrée des classes de mon aînée. Donc autant dire la première rentrée des classes que je vie en tant que papa ! Je vais vous partager ici mes angoisses, mes moments de gloires, les trucs qui m’ont amusés et ceux qui m’ont agacés !

Les réunions de pré-rentrée

Je suppose que c’est différent dans chaque école. Chez nous l’équipe pédagogique fait ça très bien puisque nous avons eu 3 réunions de pré-rentrée.

Tête à tête avec la directrice.

La première réunion est une réunion en tête à tête avec la directrice. Pendant les mois d’Avril et Mai, il y a des créneaux horaires où les parents peuvent venir avec le futur élève se présenter à la directrice. L’entretien dure plus ou moins longtemps en fonction des disponibilités de celle-ci. Pour nous, la directrice a pris le temps de se présenter, et même de nous faire faire le tour de l’école. On a donc eu droit à une visite privée. C’était très informel, il n’y avait pas spécialement d’autre but que de faire connaissance lors de cette entrevue.

Cette image n’illustre pas du tout l’ambiance dans une réunion parent prof. Mais c’est bien dommage.

Les seules informations intéressantes que j’ai glanées furent que la propreté diurne est nécessaire pour l’école. Ils ne peuvent pas changer les couches de 50 enfants ! Et aussi la directrice a insisté sur l’importance de ne pas laisser les enfants regarder la TV (même juste 2 – 3 heures 5 fois par semaine le temps de boire l’apéro avec des amis !)

Pendant que nous passions dans la salle d’éveil psycho moteur (de sport), les élèves d’une classe faisaient la ronde en musique. Depuis ma fille à hâte d’aller à l’école pour faire la ronde !

Entre parents

Cette réunion a eu lieu fin Juin. Les consignes étaient de venir sans les enfants pour que l’équipe pédagogique se présente, et nous présente tout le côté administratif d’une année scolaire. Donc pour des enfants, c’est vrai que c’était une réunion pénible. Nous étions tous assis dans le réfectoire, et on écoutait la directrice parler. On pouvait bien sûr poser des questions, ce que certains auraient mieux fait d’éviter …

Certains parents n’ont pas respecté la consigne de laisser les enfants à la maison (peut être ne le pouvaient ils pas). Nous, nous avions laissé notre fille dans la piscine avec ses brassards. Comme elle ne sait pas en sortir seule, on était sûrs de la retrouver là (plus ou moins noyée) à notre retour.

Puisque des enfants étaient là, je n’ai pas pu m’empêcher de constater que certains avaient encore des couches ! Ouf, parce qu’à ce moment là, nous étions à deux mois de la rentrée et ma fille n’était pas encore propre.

J’ai vécu un grand moment qui m’a rappelé les concours de quéquettes dans les vestiaires. Imaginez la scène : nous sommes une trentaine de parents qui ne se connaissent pas. Nous sommes assis sur des petites chaises dans un réfectoire. En face de nous, une directrice d’école, et 4 enseignantes sont debout.

La directrice d’école termine son laïus, et demande si quelqu’un a des questions. Une maman lève la main : « J’aurai voulu savoir… quel est le programme en petite section de maternelle ?« . La directrice répond : « Et bien, nous travaillons principalement la locution et l’autonomie des enfants« . Mais sentant que la réponse n’est pas assez concrète, la directrice se sent obligée de préciser : « Par exemple, nous allons apprendre le dénombrement jusqu’à trois« . La maman interrompt alors la maîtresse pour dire d’un ton assez dédaigneux : « Nous ça va elle sait compter jusqu’à 10« . La maîtresse prend son sourire le plus professionnel pour ajouter : « Attention compter n’est pas dénombrer… » Et elle arrive à changer de sujet !

Personnellement j’ai eu fortement envie de me lever et de dire : « Je propose qu’on arrête ce débat et que l’on se montre directement nos bites, celui qui a la plus grosse a gagné ! » Mais comme il y avait des enfants et que l’on était dans un réfectoire, je me suis abstenu. Mais franchement, je pense que j’aurais été moins vulgaire que cette maman en proposant mon petit concours…

Pour ceux que ça intéresse, compter c’est savoir réciter « un deux  … ». Dénombrer c’est savoir répondre à la question « combien y a t il de … ». Et vous verrez avec vos enfants qu’il est beaucoup plus compliqué de dénombrer que de compter ! Voici un article complet sur ce sujet.

Pour résumer cette réunion était un peu notre première « réunion parents / profs ». Et cela m’a rappelé l’excellentissime sketch du palma show que voici.

Matinée porte ouverte avec les enfants.

L’équipe pédagogique a organisé une matinée porte ouverte. Durant cette matinée, parents et enfants ont visité l’école : les parties communes comme le réfectoire, la salle de « gym », et la cours de l’école.

Les enfants ont pu passer une petite demi heure à jouer avec tous les jeux présents dans la cour de l’école. Puis nous sommes allés dans une classe où les enfants ont pu essayer diverses activités (jouer avec des animaux en plastique, des voitures, des legos …)

Ma fille a absolument tenu à essayer les « petits WC » de l’école, cela m’a beaucoup rassuré, car elle a bien aimé ces WC à sa hauteur.

Les toilettes adaptées à la taille des enfants. Ça c’est la classe !

Puis elle a cloué le bec de la maman dont la fille sait compter jusqu’à 10 du chapitre précédent. En effet, ma fille était sur le toboggan, et elle hésitait à se lancer. Alors je lui dit « Ma chérie, il y a d’autres enfants derrière toi, compte jusqu’à trois et vas-y« . Alors elle s’est mise à compter très fort jusqu’à 3, mais elle ne s’est pas arrêtée et a continué jusqu’à 15 sans se tromper…

Lors de cette matinée, j’ai pu re-vérifier que certains portaient encore des couches. Puis j’ai aussi identifié le fayot de la classe. Un des enfants est arrivé avec une fleur pour la maîtresse (c’est mignon, mais c’est fayot !).

Puis nous sommes sortis de l’école, et le compte à rebours a commencé… Plus que huit semaines avant la première rentrée des classes !

La première rentrée des classes

La veille au soir, j’avais personnellement un cafard de classe international ! J’avais l’impression qu’elle allait m’échapper, que dès le lendemain ce ne serait plus du tout la même petite fille. J’ai bien sûr essayé de ne pas le lui montrer, mais comme ils ressentent tout, je suis sûr qu’elle voyait bien que quelque chose clochait chez moi.

La première rentrée des classes : C’est ici que tout commence !

Les adieux

La première matinée à l’école est assez courte pour commencer en douceur. Nous avions rendez vous à 9 h 45. Nous sommes rentrés dans la classe avec notre fille. Là j’ai pu observer une maman qui enlevait la couche de sa fille sur le pas de la porte de la classe. Cela m’a amusé, je me suis dit que d’autres étaient encore plus stressés que moi sur la propreté diurne ! Dans la classe il y avait plein de jeux, donc ma fille était très contente. Elle s’est ruée sur la pâte à modeler, sur les voiturettes etc …

La maîtresse et son assistante se sont présentées à nous. La maîtresse nous a distribué une paire de petits bracelets. Un pour l’enfant, et un pour le parent. Puis on a expliqué à notre fille que nous allions la laisser là, et que si on lui manquait elle pouvait embrasser le bracelet, et que moi aussi j’embrasserai mon bracelet (ce que je fit deux fois dans l’heure qui suivi !). Alors là elle s’est mise à pleurer très fort. L’école c’est bien, mais si Papa ou Maman reste. Donc, on a sorti le Jocker en la personne de Doudou et de la sussu, mais ça n’a pas suffit. Elle pleurait à chaudes larmes. L’assistante nous la prise des bras, et nous sommes partis sans nous retourner, et nous avons pleuré, nous aussi…

La première rentrée des classes est un moment dur pour tout le monde

Les retrouvailles

Un heure après, nous sommes allés la chercher. Le plus grand stress pour les maîtresses c’est de donner l’enfant à la mauvaise personne. Donc, la procédure de sortie de la classe est très encadrée. Les enfants sont dans un « sas ». On se présente à la maîtresse. On donne son nom (ils peuvent nous demander la pièce d’identité), puis ils vont chercher l’enfant. Je faisais la queue pour me présenter à la maîtresse et ma fille m’a vu depuis le sas. Elle s’est mise à hurler en pleurant « Papou …. Je vois papou … » Du coup la maîtresse m’a autorisé à couper la file d’attente pour récupérer ma fille, et elle ne m’a pas demandé ma pièce d’identité.

Fin de la première matinée à l’école. Forcément, dès qu’on l’a récupérée on lui a demandé : « Alors, c’était bien l’école ? ». Et là la réponse a été un petit « Oui ». Quand on l’a interviewée sur ce qu’elle avait fait, elle a dit qu’elle avait fait de la récrée, du toboggan, etc … Donc elle s’était bien amusée. Je suis ensuite allé discuter un peu avec la maîtresse, et elle m’a dit qu’elle s’était vite arrêtée de pleurer mais qu’elle était un peu en retrait. Je connais ma fille, et je sais que c’est sa façon d’être. Quand elle ne connaît pas, elle observe. Je pense que d’ici quelques semaines, elle s’affirmera et la maîtresse regrettera le temps où elle était en retrait !

La première semaine d’école

Depuis cette année (2019), l’école est obligatoire à partir de 3 ans. Donc en théorie, notre petite M. n’a pas le droit de manquer l’école. Mais pour la première semaine nous avons décidé de ne pas suivre la règle. Nous l’y avons mise que le matin. L’après midi nous l’avons prise avec nous à la maison pour qu’elle fasse une bonne sieste.

En théorie, dès la première rentrée des classes, c’est toute la semaine à l’école !

Pour l’occasion nous avons sorti le semainier pour expliquer à notre petite M. le nouveau rythme qui l’attendait. Il est affiché dans sa chambre, et ça l’aide bien à matérialiser le temps.

Dans notre école, la directrice a eu la bonne idée de faire des classes de niveaux différents. C’est à dire qu’il y a une moitié de petite section, et une moitié de grande ou moyenne section. Cela permet aux enseignants de se concentrer un peu plus sur les petits en début d’année, et les grands peuvent aussi s’occuper des petits. Parmi les 4 matins de la première semaine elle a pleuré 3 matins ! Le seul matin où elle n’a pas pleuré, c’est quand elle est arrivée en même temps qu’une fille de sa classe mais qui a un an de plus. La maîtresse a dit à la grande : « Prend la main de la petite M. et emmène la en classe ». Alors là ma fille n’a pas pleuré.

De ce que nous a dit la maîtresse notre fille n’a pleuré qu’une fois dans la semaine. C’était un matin où pendant la récrée elle a eu envie de son Doudou qui était resté en classe. Là forcément elle a stressé. Le soir elle nous l’a raconté. Elle nous a dit qu’elle avait pleuré car elle avait perdu Doudou.

A la fin de la semaine nous lui avons demandé si elle s’était fait des copains et copines. Elle nous a répondu « non, c’est encore trop tôt ». Cela nous a beaucoup amusé comme réponse.

Conclusion

Je pense que la rentrée des classes n’est facile pour personne. Pour l’enfant c’est dur d’être dans un environnement inconnu sans ses parents. Pour les parents, c’est dur de laisser son enfant en pleurs à une inconnue (aussi bien intentionnée soit elle). Quand ma fille allait chez la Nounou, il m’est arrivé de la lui laisser en pleurs car elle ne voulait pas que je parte au travail. Mais 5 minutes après, je recevais un SMS de la nounou me disant qu’elle avait de suite arrêté de pleurer, et qu’elle jouait. Là c’est différent. Je me doute bien qu’elle arrête vite de pleurer. Mais est ce qu’elle arrive à s’amuser ?

Ma plus grande crainte c’est de la voir grandir, et changer trop vite. Aujourd’hui je suis mitigé. Le fait qu’elle pleure me rassure, c’est qu’elle n’a pas encore trop grandi. Mais d’un autre côté je languis qu’elle ne pleure plus et qu’elle s’épanouisse à l’école.

Si tout cela ne vous emballe pas trop, et que vous pouvez vous le permettre, il y a la possibilité de faire l’école de votre enfant vous même à la maison les premières années. C’est ce qu’a fait mon coauteur sur ce blog, et je vous renvoie vers ses articles.

Merci pour les photos à :

Tom Pumford

Jon Tyson

Austin Distel

Categories: Education
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