Dans cet article je vais vous parler de deux livres enfant (le Tigre de Miel, et Casse Noisette respectivement aux éditions Helium et Fleurus) que j’ai eu l’occasion de louer à la bibliothèque de ma ville. Ces deux livres m’ont paru bien au dessus du lot comparés à tout ceux que j’avais pu lire avant avec mes enfants, et voici pourquoi.
Le tigre de miel :
Ce livre m’a surpris par plusieurs aspects : La qualité de l’objet, la morale de l’histoire, le vocabulaire employé.
Le livre est beau. Il est imprimé sur un papier à gros grammage légèrement cartonné. Pour ceux qui ont la référence, c’est le même papier que celui de la pochette de l’album Unplugged in New York de Nirvana. Comme le montre la photo ci-dessous, les dessins sont très travaillés, et en adéquation avec le style de l’histoire raconté par le livre.
L’histoire :
On en vient aux deuxième point démarquant de ce livre : La morale de l’histoire. L’histoire est un comte que je qualifierai d’écologique. Je vous le résume. C’est l’histoire d’un petit garçon qui vit dans le delta du Gange (en Inde). Ses parents sont d’humbles pêcheurs de crevettes qui vivent aux grès des 6 saisons que compte cette région. Ce petit garçon raffole du miel que son père va chercher dans la forêt. Une année, les saisons se détraquent, et il y a des tempêtes qui détruisent le stock de pêche.
Du coup, l’enfant est affamé. Il supplie son père d’aller récolter du miel, mais celui ci refuse, car la forêt n’est pas prête. Tandis que le petit est rongé par la faim, il décide d’aller chercher lui même du miel. Il se pète le bide, quand le redouté Dakkhin Rai (le tigre de miel) vient protéger les ruches et dévorer l’enfant. Il n’existe qu’une divinité plus forte que Dakkhin Rai, c’est Bonbibi. Celle ci s’interpose entre le tigre et l’enfant, et fait la morale au tigre et à l’enfant. Au tigre en lui disant que manger l’enfant en résoudra aucun problème. Que l’avidité des hommes restera ce qu’elle est, et qu’il continueront à saccager les forêts. A l’enfant en lui faisant comprendre qu’en mangeant le miel trop tôt dans la saison, il tue les bébés abeilles. Et que du coup, le miel sera plus rare la saison prochaine ! Alors, la déesse Bonbibi trouve un moyen intelligent pour que l’enfant répare sa bêtise.
Elle le métamorphose en un bel Hibuscus ( la plante préférée des abeilles), pour que celles ci puissent trouver des forces en le butinant. Alors l’enfant souffre de la chaleur, mais il fait de son mieux pour donner le meilleur des nectars. Quand l’enfant Hibiscus croit que la sécheresse va avoir raison de lui, le tigre de miel s’approche de lui, et s’ébroue sur sa tige pour l’arroser ! (je vous rappelle que l’enfant est un arbre, donc on peut parler de sa tige sans être vulgaire).
Le vocabulaire :
Cette histoire se passe donc dans la mangrove entre l’Inde et le Bingladesh. Il y a donc bon nombre de mots (des noms propres) qui ne sont pas traduisibles en Français. Ces mots sont donc laissés tels quels dans le texte. C’est le cas du nom des saisons par exemple : grishma qui est la saison sèche, bashonto la saison fraîche etc… Le nom des protagonistes aussi. J’ai trouvé intéressant d’expliquer à ma fille de 4 ans et demi qu’il y a des lieux dans le monde, avec plus de 4 saisons. Que la notion de climat « tempéré » tel que nous la connaissons encore (mais pour combien de temps ?), n’est pas universelle.
Ma fille a quatre ans et demi, et je ne pense pas que ce livre puisse être lu à des enfants beaucoup plus jeunes. En effet, il y a beaucoup de texte, et un enfant de 3 ans risque de se déconcentrer.
Pour trouver ce livre, ce n’est pas évident. Voici un lien vers le site de l’éditeur (Helium). Si non, vous pouvez essayer chez Amazon ou à la FNAC, mais à l’heure où j’écris cet article, il n’est plus disponible. Vivement le renouvellement des stocks !
Casse Noisette
Le livre ce trouve chez Amazon ou à la FNAC (au même prix).
L’Histoire :
En réalité tout le monde connait au moins trois ou quatre airs de ce balais de Piotr Tchaïkovski. Mais on sait plus rarement l’origine de ces airs. Par exemple, si je vous fredonne : « Tan tsan, tan tsan, tsoinnnn tsoinnnn … » Vous reconnaissez ? Et bien c’est la scène III du ballet. La maîtresse de moyenne section de ma fille leur a fait au long de l’année des initiations à des grandes œuvres. Et le ballet de Casse Noisette, est l’oeuvre parfaite pour des enfants. En effet, c’est une belle histoire, avec une petite fille, et un petit garçon. Un grand monsieur effrayant mais gentil, le parrain Drosselmeyer. Un rat qui se fait défoncer, et cerise sur le gâteau, tout cela commence le soir de Noël ! Sachez que l’on trouve sur youtube une version intégrale du ballet. Mes deux enfants en regardent les 40 premières minutes assez régulièrement.
Le soir de Noël, le parrain Drosselmeyer offre à la petite Clara un casse noisette en forme de bonhomme en bois (le père noël n’était pas dispo ce soir là). Son frère, le turbulent Fritz casse le jouet de sa sœur. Cela donne une scène d’une rare violence dans la version dispo sur youtube (voir photo ci-dessous)
La nuit, quand tout le monde est couché, Clara retourne dans le salon au chevet de son jouet cassé. C’est là que des centaines de rats prennent d’assaut le casse noisette et son armée de petits soldats de plombs. Tout cela sous le regard bienveillant du parrain Drosselmeyer juché en haut de l’horloge du salon, à moité métamorphosé en Chouette (quand je vous disais qu’il était flippant le mec !). Casse noisette parvient à occire le rois des rats, mais Clara s’évanouie de terreur.
On comprendra par la suite que le casse noisette n’est autre que le fils du parrain Drosselmeyer à qui le roi des rats avait jeté un sort. Sort qui serait levé lorsqu’il arriverait à se faire aimer par quelqu’un au cœur pur (la petite Clara). Et tout finira bien. Le casse noisette se transformera en un joli jeune homme que Clara pourra épouser. Et Drosselmeyer arrêtera de dormir sur des pendules déguisé en chouette !.
Le livre :
Ce livre est édité par les Fleurus édition en partenariat avec l’orchestre philharmonique de Paris. Du coup, il y a un QRCode dans le livre qui vous emmène sur cette page youtube. De là vous trouverez 19 extraits du ballet de casse noisette interprétés par l’orchestre philharmonique de Paris.
Ils ont eu la bonne idée de ne pas faire un livre musical. Je pense que c’est une question de principe de la part d’un tel orchestre. Ils ne doivent pas apprécier que le travail de toute une vie soit interprété par un haut parleur à 12 centimes sur Alibaba. Donc, ils vous laissent la possibilité de jouer les morceaux sur une chaîne HiFi (ou au pire une enceinte Bluetooth).
Les 19 extraits durent à peu près le temps de la lecture de la page. Donc je trouve génial de lire en essayant de synchroniser l’histoire avec la musique.
Le livre est un grand format (24cm par 32cm). Chaque double page contient à gauche le texte et à droite une belle illustration.
Enfin la dernière page explique la composition d’un tel orchestre et donne une petite biographie de Piotr Tchaïkovski
Le livre ce trouve chez Amazon ou à la FNAC (au même prix). Et lui, il semble disponible !