Quand on est entre parents, on se remémore souvent les grandes premières de nos petits. La première fois qu’il a mangé ceci, la première fois qu’elle a fait ses besoins sur le pot etc… Toutes ces premières fois, nous nous en rappelons car nous les avons attendus, et souvent nous les avons mis en scène. Je me souviens très bien de la première cuillère de purée de mes deux enfants puisque je me rappelle l’avoir préparée (la cuillère, pas la purée !). Il y a de très nombreux événements positifs et moins positifs que nous faisons un jour pour la dernière fois. Alors oui, en écrivant cet article, je me dit que c’est très déprimant de songer à l’évolution de mes enfants comme une série de dernières fois, au lieu d’un enchaînement de premières fois… Mais peut être qu’en ce printemps maussade, confiné à la maison suis je un peu déprimé ?
Alors on va essayer d’énumérer ces « dernières fois » sans trop se foutre le cafard. Mes enfants ont 2 et 4,5 ans, donc je n’en suis qu’au début de leurs éducation. C’est pourquoi je suppose que cet article est très incomplet. Il doit il y avoir de nombreuses dernières fois que je n’imagine pas encore.
Les dernières par ordre chronologique supposé :
Les gouttes de vitamines D ! Ca y est, j’ai donné la dernière à mon plus jeune l’été dernier. J’aimais bien leur donner les gouttes car on avait inventé une petite chanson qui se concluait par un bisou, et ça les amusait bien : « Une, deux, trois et une pour le menton, c’est les petites gouttes du p’tit O. »
J’avais expliqué dans un précédent article mon rituel du couché. Celui-ci se concluait par une chanson. Ma fille ne veut plus que je lui chante de chanson. Je lui lit une histoire, et on fait un petit câlin. Mais je ne l’ai plus dans mes bras pendant que je lui fredonne Margot, ou L’orage. Heureusement sont petit frère en veut encore. Mais d’ici quelques mois, lui aussi se rendra compte que je chante mal, et je chanterai donc ma dernière chanson du couché, un soir, sans savoir que c’est la dernière !
La première des dernières fois qui nous viens à l’esprit est la dernière fois où l’on va torcher les fesses de notre enfant. Ma grande est propre depuis quelque temps déjà. Ça y est, je ne lui essuierai plus jamais le caca des fesses !
Un jour, elle fera sa dernière terreur nocturne. Je n’aurai plus à me lever à 3 h du matin, et à rester avec elle pendant 20 minutes le temps qu’elle se calme, sans réussir à me rendormir ensuite !
C’est sûr qu’il y aura un jour un dernier voyage en poussette. Je me demande bien quel sera ce voyage… Pour aller au parc ? A l’école ? Que je languis de ranger cet encastre !
Il y aura bien une dernière fois où je lui dirai « M. enlève ta sussu pour parler ! ».
La dernière nuit qu’il ou elle passera avec nous dans le lit à cause d’un cauchemar ou pour toute autre raison. Celle ci c’est clairement celle que je redoute le plus. Car même s’ils tournent dans le lit, que je n’arrive pas à dormir quand ils sont à côté de moi, j’aime les sentir dans mon lit !
Une que je langui sans languir c’est la dernière fois où je porterai un de mes enfants dans mes bras. Je souffre de mal de dos, donc je langui. Mais quel bonheur que de les avoirs dans nos bras !
Un jour je la déposerai pour la dernière fois à l’école (ou au collège, ou au lycée). Elle continuera à y aller bien sûr, mais par ses propres moyens.
Profitons de l’instant présent :
La plus part de ces dernières fois ont un point commun. Elles arrivent sans crier gare. On se rend compte de la dernière occurrence d’un événement quand il ne s’est pas produit pendant plusieurs mois. Alors même si certains de ces événements ne sont pas forcément très agréables à première vue (le nettoyage des fesses, pousser une poussette, mal dormir)… Profitons-en car moins ces événements se produisent, moins les enfants ont besoin de nous. Et donc moins nous sommes complices !
Ne jamais dire jamais :
Je suppose que vers l’age de 10 ans, ils finissent par bien dormir ces bestioles là ! Donc, il doit arriver un jour où l’on se dit « Tiens, ça fait 2 mois qu’on est plus réveillé la nuit ! ». Mais quand ils vont faire leur première sortie en boite de nuit, alors on doit à nouveau mal dormir et être réveillé à des heures improbables. Je me rappellerai toujours de ma première nuit en boite avec l’accord de mes parents. Je suis rentré à 5h00 du matin, et ma mère était dans le salon en train de faire sa compta. Elle devait tellement flipper qu’elle s’était occupée l’esprit comme elle pouvait ! Puisque j’ai hérité de son anxiété, je pense que le premier soir où ma fille ira en boite, je ferai prendre quelques niveaux à mon perso dans le MMORPG du moment !
Quand il n’y en a plus, il y en a encore :
Bien sûr, toutes ces dernières fois concernent mes enfants. Mais dans 20 ou 30 ans ils seront sans doutes parents, et je serai Papi. Je ne sais pas encore de quel surnom je serai affublé, sans doute Papi Bouteille à cause de mon penchant pour l’alcool, ou Papi Clavier à cause de mon addiction à l’informatique… Ou peut être Papi Boa, mais par pudeur je ne vous dit pas pourquoi… Quoi qu’il en soit je serai Papi, et toutes ces dernières fois je pourrai les revivre, et là, juste pour le meilleur, car ce ne sera que le week end !
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